Le damp, massage traditionnel sénégalais pratiqué sur le nouveau-né, aurait de nombreux bienfaits.
Véritable héritage ancestral, cette technique de massage surprenante permettrait à bébé de se détendre, d’améliorer son sommeil, de favoriser sa digestion, de renforcer son système immunitaire et de stimuler ses fonctions psychomotrices, lui garantissant tonicité et endurance (selon la tradition, si bébé ne reçoit pas de massage dès la naissance, il sera fatigué au moindre effort). Et, comme tout massage, il s’agit avant tout d’un moment privilégié qui renforce les liens d’attachement et favorise la communication.
Mais le damp n’est pas un massage comme les autres… Souvent réalisée par la grand-mère maternelle, cette activité de maternage nécessite une expertise. Couché sur les cuisses de la masseuse, bébé est frictionné, tapoté, souvent vivement étiré avec du beurre de karité, et les bienfaits mentionnés ne sont traditionnellement pas les seules motivations de cette pratique !
En Afrique occidentale, le corps est perçu comme une substance malléable et il est amené à être sculpté après la naissance1. Le damp participerait alors à la modulation de certaines parties du corps et structurerait l’identité de l’enfant, faisant de lui un petit être à part entière, totalement détaché du corps de sa mère2.
Longtemps pratiqué dans un cadre familial et transmis de génération en génération, ce rituel trouve progressivement sa place chez les professionnels de santé en Afrique. Alors, prêts à « damper » bébé ?
1 Notamment chez les Wolofs, ethnie d’Afrique de l’Ouest vivant principalement au Sénégal.
2 Pour plus d’informations, retrouvez l’article de Ndiaye, Lamine. « Corps du nouveau-né et techniques corporelles chez les Wolof du Sénégal – le massage (damp) », Corps, vol. 16, no. 1, 2018, pp. 267-274.
Article réalisé par Marie Greco